Ce mercredi 5 septembre, la Ville de Liège ouvrira sa salle de consommation à moindre risque pour usagers toxicomanes. Il existe déjà 90 salles de ce type dans 8 autres pays européens. En Belgique, la législation fédérale interdit toujours la mise à disposition d’un tel local. Mais à Liège un consensus existe autour de ce projet, tant du côté des autorités que de la population.
Cette salle de consommation de drogues à moindre risque a été baptisée Såf Ti, Protège-toi en wallon liégeois. Elle sera ouverte tous les jours de l’année. « Elle s’adresse aux usagers de drogues problématiques, dont qui sont principalement consommateurs d’héroïne et de cocaïne et qui consomment surtout en rue. », explique Dominique Delhauteur, le coordinateur général des lieux, « On estime à 300 personnes ce type d’usagers sur le territoire liégeois. Maintenant, pour ce qui concerne la fréquentation que l’on attend, on ne calcule pas nécessairement en nombre de personnes, on calcule en actes de consommations et là on s’attend à une moyenne de 150 actes de consommation par jour. Nous sommes équipés de deux salles de consommation: une salle réservée à l’injection et une salle réservée à l’inhalation. Nous avons également un cabinet de consultations médicales ou pour des entretiens d’ordre social ou psychologique, ce qui nous permet d’organiser des permanences en plus six heures par semaine, gérées par deux médecins généralistes. »
Le Centre Alfa, un service spécialisé dans les assuétudes, assure l’aspect psycho-social. La Fondation privée Tadam est l’opérateur de la salle. La Ville a lancé ce projet sur fonds propres, avec un budget annuel prévu de 830.000 euros.
Dans la problématique des drogues, la salle de consommation à moindre risque est, pour le bourgmestre de Liège Willy Demeyer, un maillon d’une chaîne qu’il faut compléter: « Ce qu’il faudrait, c’est d’abord une prise en considération sans œillère du phénomène du cannabis. Il faudrait un système de régulation par les pouvoirs publics de la consommation de cannabis. Il faut avoir de la prévention. Pour l’instant, elle est quasi inexistante. Il faut rouvrir un dispositif pour que les toxicomanes que nous allons accrocher dans la salle de consommation puissent commencer à se soigner à l’intérieur de Tadam. Il faut alors de la répression – et là, c’est le gouvernement fédéral qui doit agir – de la répression sur le deal. »
Il faut d’ailleurs ajouter que la répression du trafic et de la consommation de drogues sera renforcée dans un large périmètre autour de la salle de consommation à moindre risque.
Source : Liège: la salle de consommation à moindre risque pour usagers toxicomanes ouvrira le 5 septembre (RTBF)