Ce lundi 26 juin 2023, à l’occasion de la Journée d’Action Internationale « Support. Don’t Punish. », des travailleur·euse·s du secteur spécialisé en matière de drogues et d’addictions, ainsi que de secteurs connexes, marqueront un arrêt de travail et organiseront un rassemblement devant le Palais de Justice de Bruxelles.
Ce rassemblement se tiendra lundi 26 juin 2023 de 12h30 à 13h30 Place Poelaert (en savoir plus)
Par cette action, menée conjointement dans 275 villes à travers le monde, iels entendent faire passer un message : l’important c’est d’accompagner, d’aider, de soutenir, de soigner les personnes usager·e·s de drogues, pas de les punir ou de compliquer leur situation. Trop souvent encore les personnes consommatrices sont stigmatisé·e·s. L’accès à la santé, à la prévention, à la Réduction des Risques et aux traitements s’en trouve retardé ou entravé. Les personnes qui développent une dépendance la cachent à leurs proches, à leurs collègues, mais aussi à leurs médecins traitant·e·s.
A l’occasion de cette journée, un collectif d’associations s’est adressé au Ministre fédéral de la santé pour porter à sa connaissance une proposition d’un modèle belge priorisant la santé dans la prise en charge des infractions liées aux drogues (également disponible en néerlandais), réalisée par la Fédération bruxelloise du secteur spécialisé en matière de drogues et d’addictions (FEDITO BXL). Cette proposition, inspirée du “modèle portugais”, exprime une volonté de remettre la santé au cœur des politiques drogues.
Elle propose l’ébauche d’une filière social-santé complémentaire au cadre pénal actuel, qui domine encore et toujours la politique drogues menée en Belgique.
Une délégation sera reçue au Cabinet du Ministre M. Frank Vandenbroucke lundi 26 juin pour présenter ces propositions de santé
Malgré des décennies de stratégies punitives, malgré l’augmentation des moyens répressifs déployés par l’État (douane, police, prison), les drogues se diversifient et leur consommation est en hausse. Les taux de prévalence de consommation que l’on connaît actuellement sont en partie la conséquence d’un contexte socio-économique de crise, dans lequel s’engouffrent les trafiquant·e·s de drogues à coups de pratiques commerciales agressives et d’actes de violence, faisant peser une menace sur la société dans son ensemble. Il faut agir contre les réseaux criminels, mais il convient tout autant de renforcer une approche de santé publique à l’égard des consommateur·ice·s.
La filière judiciaire doit constituter un ultimum remedium. Plus que jamais, il est temps d’investir dans une politique drogues moderne et résiliente. Cela requiert de se recentrer sur la personne, la santé, la prévention et les droits humains. On ne soigne ni ne prévient les problèmes de consommation ou d’addiction par la crainte, les amendes ou les sanctions pénales.
Les Ministres de la Santé, leurs cabinets et leurs administrations connaissent cette réalité et les nuances que nous décrivons. Il est essentiel qu’ils se fassent le relais des appels des professionnel·le·s des secteurs du social et de la santé. Et, à l’occasion de cette Journée d’Action Internationale « Support. Don’t Punish. », nous espérons que notre Ministre fédéral de la Santé publique pourra proposer, avec les autres Ministres de la Santé, l’analyse de la présente proposition au sein de la Réunion Thématique Drogues.
Contact presse
Pour le collectif (belge) Support. Don’t Punish. :
Catherine Van Huyck |
Pour des informations sur le modèle alternatif :
Stéphane Leclercq, directeur de la FEDITO BXL |
Documents joints
- Lettre adressée aux Ministre de la santé
- Proposition d’un modèle belge priorisant la santé dans la prise en charge des infractions liées aux drogues (FEDITO BXL, mai 2023)
- Photos des associations belges se joignant à l’initiative
A propos de Support. Don’t Punish.
« Support.Don’t Punish. » est une initiative communautaire globale, visant à soutenir la Réduction des Risques et les politiques en matière de drogues qui mettent l’accent sur la santé publique et les droits humains. La campagne vise à inscrire la Réduction des Risques à l’agenda politique en renforçant la capacité de mobilisation des communautés touchées et de leurs allié·e·s, en ouvrant le dialogue avec les décideur·euse·s et en sensibilisant les médias et le public. Site web international